Quand développer ses code-barres ?
Vous avez développé votre gamme de produits, lié un système de référence adapté et établi votre liste d’informations techniques et marketing associée à votre catalogue. Vous avez maintenant besoin que tout au long de la chaîne logistique, ces informations soient automatiquement accessibles par les hommes et les machines concernés : c’est le moment de créer vos code-barres.
Pourquoi le code-barre est incontournable ?
À moins que vous ne produisiez des légumes et que vous les vendiez vous même sur des marchés, le code-barre est devenu un élément commercial inévitable. Il va permettre, tout au long de la chaîne logistique, à l’aide de scanners dédiés, de retrouver la référence du produit et toutes les informations qui y sont associées telles que sa désignation, son prix d’achat, son prix de vente, la quantité transportée dans un carton, ses dimensions et son poids, ou encore à compter ou re-compter la quantité de produits dans une livraison ou pour un inventaire et gérer un stock en temps réel. Et tout ça, sans avoir à rentrer à chaque fois la référence manuellement, donc en évitant les erreurs et des pertes de temps conséquentes.
Les prestataires de Transport & Logistique n’acceptent plus de travailler sans code-barres et une gestion précise est demandée au commerçant.
Qu’est-ce qu’un code-barre ?
Un code-barre est un élément graphique constitué de barres verticales plus ou moins épaisses qui représente une série unique de chiffres, appelés GTIN (Global Trade Item Number). Les scanners dédiés sont capables de lire ce symbole bien connu et de retrouver le GTIN associé et, lorsque ce dernier est transmis à un système informatique tel qu’un Enterprise Ressource Planning (Progiciel de Gestion Intégré), la référence du produit, autrement appelée SKU ou UGS (Stock Keeping Unit ou Unité de Gestion de Stock) est directement reconnue.
Il existe de nombreux types de GTIN comme les EAN (European Article Numbering), la plus répandue dans le monde, les UPC (Universal Product Code) qui est la plus ancienne et encore majoritairement utilisée aux États-Unis et au Canada, les ITF (Interleaved Two of Five) qui sert non-pas à identifier un produit, mais à identifier un conteneur d’expédition.
Les code-barres sont donc des images, créés à partir d’une séquence de chiffres, composée d’une première partie « fixe » qui représente l’identité du fabricant ou distributeur. Une seconde partie est attribuée arbitrairement par ce dernier. Enfin, le dernier chiffre, nommé key digit ou clé de contrôle, est calculé automatiquement à partir des précédents et permet d’éviter les erreurs.
Le code-barre EAN-13 ou GTIN-13
C’est le code-barre le plus répandu, initialement prévu pour le commerce en Europe, il est aujourd’hui mondialement reconnu, même au Canada et aux États-Unis.
Il est composé de 13 chiffres :
- Les 2 premiers chiffres correspondent au pays du fabricant ou du distributeur. Pour la France, la séquence va de 30 à 37 et pour l’Allemagne de 40 à 43. Suivent ensuite une série de 5 chiffres identifiant le fabricant ou le distributeur. L’ensemble de ces 7 premiers chiffres est attribué par GS1 (Global Standards 1) lors de l’adhésion de l’entreprise au système GTIN.
- Les 5 chiffres suivants sont déterminés arbitrairement par l’entreprise adhérente.
- Le key digit est calculé en multipliant par 3 la somme des chiffres de rang pair (donc en partant du deuxième chiffre), augmenté de la somme des chiffres de rang impair (en partant du premier chiffre). La clé de contrôle correspond au chiffre à ajouter au résultat pour arriver à la dizaine supérieure.
Le code-barre UPC-A ou UPC-12
C’est le code-barre le plus répandu au Canada et aux US et il est toujours recommandé d’utiliser ce format si vous souhaitez vendre dans ces deux pays, bien que dans la majorité des cas, le process fonctionnera parfaitement avec un EAN.
Il est constitué de seulement 12 chiffres mais suit sensiblement les mêmes règles que le code-barre EAN-13, les 6 premiers chiffres étant attribués par GS1 au fabricant ou distributeur, les 5 suivants sont déterminés arbitrairement par ce dernier, et le douzième chiffre est le key digit, qui suit la même méthode de calcul que dans le cas de l’EAN 13.
Le code-barre ITF-14 ou GTIN-14
Ce code-barre est spécifique à l’emballage qui va servir à transporter le ou les produit(s)(c’est à dire le carton d’emballage dans la plupart des cas). Il est utile lors de l’acheminement du produit dans la chaine d’approvisionnement, du fabricant au distributeur final. Il permet de déterminer à la fois quel est le produit ou l’assortiment de produits qui est transporté, mais également la quantité de produits concernés.
Il est constitué de 14 chiffres :
- Le premier chiffre est à la discrétion du distributeur. Il pourra par exemple utiliser un « 0 » lorsqu’un seul produit est emballé dans un carton (Inner Carton). Il pourra utiliser un « 1 » si plusieurs produits son emballés dans un Inner Carton, un « 2 » si le carton (Master Carton) contient plusieurs Inner Carton, un « 3 » si le carton contient un CDU (Counter Display Units) ou un assortiment, etc… Et ceux jusqu’au chiffre « 8 ».
- Les 12 chiffres suivants correspondent aux 12 premiers chiffres de l’EAN-13 du produit concerné, ou aux 11 premiers chiffres de l’UPC-A du produit concerné précédé d’un « 0 ».
- Le dernier chiffre est toujours la clé de sécurité, calculée selon la méthode énoncée plus haut.
Adhésion à GS1
À partir du moment où vous souhaitez utiliser le système GTIN à des fins commerciales, il est nécessaire d’adhérer à GS1. Le prix est variable en fonction de votre chiffre d’affaire annuel et vous reviendra à 89€ HT / an si vous facturez annuellement moins de 50 000€. L’adhésion pourra vous coûtrer jusqu’à 4 120€ HT / an pour un chiffre d’affaire annuel supérieur à 1 Mrd € (chiffres de 2021), mais dans ce cas, les rouages du système GTIN n’ont probablement plus de secret pour vous.
Vous pouvez adhérer et obtenir plus de renseignements en vous rendant sur :
https://www.gs1.fr/Obtenir-un-code-barres-un-code-GTIN-EAN-UPC
Les règles pour la création de votre GTIN
Vous vous êtes inscrits à GS1 et avez obtenu le préfixe de l’entreprise (les 7 premiers chiffres du GTIN pour un EAN-13), vous êtes alors en mesure de créer les GTIN de vos produits. Pour cela, il est conseillé de constituer une liste unique et centralisée de GTIN.
Dans le cas d’EAN-13, vos GTIN sont donc constitués des 7 mêmes premiers chiffres, et il est conseillé d’incrémenter les 5 suivants de « 1 » à chaque nouveau produit en commençant par 00000, puis 00001, 00002 et ainsi de suite jusqu’à épuisement des 100 000 possibilités qui s’offrent à vous.
Un simple fichier Excel peut faire l’affaire. Le but est de ne jamais utiliser deux fois le même nombre.
Pour calculer la clé de contrôle, vous pouvez intégrer une formule dans Excel. Dans le cas où les 12 premiers chiffres se trouvent dans la case « A1 », cette formule est la suivante :
=MOD(10-MOD((STXT(A1;1;1)1+STXT(A1;2;1)3+STXT(A1;3;1)1+STXT(A1;4;1)3+STXT(A1;5;1)1+STXT(A1;6;1)3+STXT(A1;7;1)1+STXT(A1;8;1)3+STXT(A1;9;1)1+STXT(A1;10;1)3+STXT(A1;11;1)1+STXT(A1;12;1)3);10);10)
Vous avez également accès à de nombreux sites en ligne gratuits qui vous permettront de calculer cette clé de contrôle et même de générer le code-barre correspondant comme celui-ci :
Un GTIN est unique et depuis début 2019, il ne peut plus être recyclé. Il est attribué à un produit pour l’éternité, même si ce produit n’est plus commercialisé depuis longtemps. Pour chaque nouveau produit, nouvelle version ou modification d’un produit existant, que ce soit une nouvelle taille de vêtement, une nouvelle couleur de sac, une mise à jour d’un logiciel informatique, l’ajout d’un pictogramme ou d’une langue sur un packaging, l’ajout ou suppression d’un ingrédient d’un plat préparé, d’une promotion temporaire affiché sur l’emballage, le changement de la quantité, du poids, des dimensions… Il est nécessaire d’attribuer un nouveau GTIN et par conséquent, un nouveau code-barre.
Lorsque vous aurez épuisé l’ensemble des GTIN mis à votre disposition (100 000 possibilités), vous devez faire une nouvelle demande à GS1, qui vous attribuera un nouveau préfixe.
Les règles pour la création de votre code-barre
Vous avez attribué un GTIN à votre produit. Vous devez maintenant générer et placer le code-barre sur l’emballage de votre produit. Il est alors nécessaire de respecter certaines règles pour la bonne lisibilité du code-barre par les scanners, et par conséquent, conserver l’efficacité de ce système.
Une fois que vous avez obtenu votre code-barre par le biais d’un site comme évoqué plus haut, vous pouvez modifier sa taille, la longueur des barres, la couleur, la typo du GTIN associé, mais à certaines condition :
• Le contraste doit rester le plus élevé possible, l’idéal étant de rester en noir sur fond blanc
• Il ne faut pas déformer le code-barre, toujours changer sa taille en homothétie
• Garder un espace vide assez grand avant la première barre et après la dernière, ces espaces servant au scanner à détecter le début et la fin du code-barre et donc le code-barre lui-même
• La hauteur des barres permet aux scanners de lire le code-barre sur plusieurs niveaux (environ 10 pour un code-barre à la bonne taille) simultanément afin de vérifier que ce dernier ne fait pas d’erreur de lecture, et il est donc recommandé de garder un maximum de hauteur
Les dimensions recommandées pour un EAN-13 sont de 31,35mm de large et 22,85 de hauteur avec un espace blanc de 3,63mm à gauche et 2,31mm à droite. GS1 recommande de ne pas descendre en dessous de 25,08mm de large et 18,28mm de haut avec des espaces blancs de respectivement 2,90mm et 1,85mm (code-barre à 80%).
Dans la pratique, nous n’avons pas toujours l’opportunité de pouvoir respecter ces règles, et on s’aperçoit aujourd’hui qu’il est souvent possible d’encore réduire un code-barre. C’est à chacun de mesurer le risque de transgresser les recommandations de GS1.
Un scanner de type « douchette » ou une application sur smartphone pour contrôler la lisibilité est toujours utile lors de la validation du packaging.
Et c’est tout ?
Non, ce n’est pas tout. Si EAN-13 est le code-barre le plus répandu avec son homologue outre-atlantique UPC-12, il existe de très nombreuses autres variétés de code-barres.
Nous trouvons fréquemment le EAN-8 à 8 chiffres qui sert aux articles qui ne possèdent pas assez de place pour un EAN-13, à l’instar des boîtes pharmaceutiques ou des paquets de cigarettes.
Pour les entreprises qui voudraient rajouter des informations produit dans le code-barre, l’EAN-128 est disponible et permet par exemple d’intégrer un poids, un lot, une Date Limite d’Utilisation Optimale ou tout autre élément à la discrétion du fabricant.
Et en plus de tous ces code-barres dits à 1 dimension que nous avons évoqués précédemment, il existe également une famille de code-barre à 2 dimensions, dont le plus connu est le QR-code ou parfois appelé FlashCode, mais aussi le Data Matrix, qui permettent d’encoder encore bien plus d’information et possèdent de nombreuses applications marketing ou logistiques.
Afin de trouver plus d’information sur les différents code-barres et leur utilisation vous pouvez vous rendre sur ce site :